Le révérend Abraham de Sola

1872 - 1882
2001 avenue McGill College

(English translation coming soon)

Citoyen britannique à la naissance, Abraham de Sola (1825-1882) émigra au Canada en 1846. De 1847 à sa mort en 1882, il fut à la fois le révérend de la Congrégation espagnole et portugaise de Montréal (Shearith Israel) et le premier dirigeant rabbinique de la communauté juive montréalaise. Il exerça également les fonctions de professeur d’hébreu à l’Université McGill, où il fut nommé professeur honoraire de droit en 1858.

De tradition sépharade, de Sola défendit le judaïsme orthodoxe moderne, qui acceptait les normes rabbiniques tout en accueillant la modernité. Dans cet esprit, il se fit connaître pour ses sermons en langue anglaise, pratique qui s’opposait aux normes de l’époque. De Sola fut un ardent défenseur des traditions sépharades, qu’il estimait à la fois supérieures aux traditions ashkénazes originaires de l’Allemagne et de la Pologne et davantage « britanniques » que celles-ci. Sa vision élitiste des traditions sépharades s’affirme dans la correspondance qu’il a entretenue avec Isaac Leeser, un éminent révérend américain et un ami proche. La méfiance d’Abraham de Sola à l’endroit des traditions ashkénazes émerge dans un contexte où les Juifs sépharades de Montréal, des individus majoritairement britanniques et bien établis au pays, faisaient face à l’arrivée d’une vague croissante d’immigrants est-européens démunis qui commençaient à modifier le visage de la communauté juive canadienne.

Au cours de sa carrière, Abraham de Sola se consacra à plusieurs œuvres philantrophiques. Il contribua à la fondation des organisations suivantes : la Young Men’s Hebrew Benevolent Society, la Jewish Mutual Aid Society et la Ladies’s Hebrew Benevolent Society. En 1854, il mit sur pied l’école Shearith Israel, qui amorça ses activités en tant qu’école complémentaire et qui devint, durant les années 1870, une école de jour à plein temps. Il publia des œuvres diversifiées et voua une véritable passion à la science. Dans le but de réconcilier la science et la religion, le révérend défendit la pratique de l’anesthésie lors de l’accouchement dans l’un de ses articles, en s’appuyant sur sa propre interprétation des textes de la Genèse.

Figure éminente de la communauté juive montréalaise, Abraham de Sola participa au développement d’un sentiment identitaire chez les Juifs canadiens. Grâce à son intégration à l’élite anglo-saxonne protestante de Montréal et aux nombreux honneurs qu’il reçut, il contribua au rayonnement de la communauté juive de manière significative. Entre autres distinctions, il fut le premier citoyen britannique qui participa à l’inauguration de la Chambre des Représentants américaine en 1872.

Par Valérie Beauchemin

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Canadian Jewish Heritage Network – Rev. Abraham de Sola

Sources

Menkis, Richard and Ira Robinson (2009), « Sermon and Society in the Canadian Jewish Experience », Revue Jewish History, vol. 23, no 2, p. 101-105.

Miller, Carman (2000), De Sola, Alexander Abraham, dans Dictionnaire biographique du Canada, en ligne :
http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=5477&PHPSESSID=jes2c67r1uicgursb477i6ntd2.

Saperstein, Marc (2009), « The Academic Study of Canadian Jewish Preachers », Revue Jewish History, vol. 23, no 2, p. 107-116.

 

*Images courtesy of the Canadian Jewish Congress Charities Committee National Archives, McCord Museum and Congregation Shaar Hashomayim Museum and Archives.

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