Pavillon du Judaïsme - Expo 67

1967 - 1967
Pont Cosmos et Chenal Le Moyne

Il n’était pas sensé y avoir un Pavillon du Judaïsme pour l’Expo 67. Le commissaire général, Pierre Dupuy, souhaitait originalement présenter un pavillon qui aurait accueilli toutes les religions dans le but de souligner « la force commune qui unifie toutes les religions du monde », tel qu’écrit dans For Canada’s Sake de Gary R. Miedema. L’idée de Dupuy ne s’étant pas concrétisée, le rabbin Wilfred Shuchat de la congrégation Shaar Hashomayim, en voyant les plans pour un pavillon chrétien universel, a pris l’initiative de créer une présence juive. Il s’est d’abord approché des organisateurs du Pavillon de l’Israël dans le but d’y incorporer une synagogue. Quand sa demande fut refusée, il se tourna vers la communauté juive de Montréal. Avec le soutien financier de Sam Steinberg and Sam Bronfman, les plans pour un Pavillon du Judaïsme furent rapidement approuvés par les organisateurs de l’Expo 67 et le Congrès juif canadien. Ce pavillon a marqué la seconde présence officielle juive à une exposition mondiale et la première depuis l’exposition mondiale de Chicago de 1933.

Le travail sur le pavillon, conçu par l’architecte Harry Stillman, débuta en 1966. Les organisateurs choisirent deux vers du traité Pirke Avot (éthique des pères) de la Mishna (un ancien codex de lois juives) comme cadre d’orientation pour compléter le thème de l’Expo qui était « Terre des Hommes ». Le comité a travaillé de très près avec le Pavillon de l’Israël afin d’éviter une redondance de l’information/du contenu. Ils tenaient à présenter le judaïsme comme ayant un message universel pour tous. Le pavillon a finalement inclut une synagogue fonctionnelle, mais sa plus grande attraction était la reproduction du Temple de Jérusalem (les sources diffères sur quel temple). On trouvait également dans le pavillon un modeste mémorial à l’Holocauste, un des premiers en Amérique du nord. Otto Frank a prêté quelques pages du fameux journal de sa fille Anne au pavillon.

Le pavillon du Judaïsme a subi quelques critiques; un écrivain du Jewish Spectator s’est plaint que le pavillon à échoué de représenter la « grandeur » de la pensée et des accomplissements de la culture et de la civilisation juive. Cependant le pavillon fut considéré comme un succès pour les Juifs de Montréal et du Canada. Plusieurs centaines de milliers de personnes visitèrent le pavillon pendant les six mois de l’exposition. Parmi eux le Cardinal Léger, dont la visite fut considérée comme un des points culminant de l’exposition et représenta le renforcement récent des liens entre les Juifs et Canadien-Français. Après la fin de l’Expo, à la demande du maire Jean Drapeau, le pavillon est resté ouvert pendant deux années supplémentaires.

Aujourd’hui le Pavillon du Judaïsme reste le symbole de ce qui pourrait être considéré comme le point culminant de la communauté juive de Montréal, qui était alors fermement ancrée dans la classe moyenne mais qui n’avait pas encore vécu à travers les tensions politiques des années 1970. En créant un pavillon indépendant sur le même piédestal que le Pavillon Chrétien, la communauté juive de Montréal a démontré son ouverture, sa confiance et son unité.

Écrit par Pascale Greenfield

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Sources

Brenner, Rabbi Reeve. “ 'Expo 67': In Retrospect.” Jewish Spectator. (February, 1968). Retrieved from reevebrenner.com.

Miedema, Gary R. For Canada’s Sake: Public Religion, Centennial Celebrations, and the Re-making of Canada in the 1960s. Montreal & Kingston: McGill-Queen’s University Press, 2005. Print.

Troper, Harold. The Defining Decade: Identity, Politics, and the Canadian Jewish Community in the 1960s. Toronto: University of Toronto Press, 2010. Print.

Documents additionnels au sujet du Pavillon du Judaïsme fournis par Sara Tauben.

*Les images sont une gracieuseté des Archives nationales du Congrès juif canadien, Comité des charités & Harry Stillman.

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