H.M. Caiserman - Canadian Jewish Congress

1919 - 1941
2040 Bleury

À la fois un yiddishiste, un chef syndical et un activiste en faveur des réfugiés, Hannaniah-Meir Caiserman a occupé également la fonction de secrétaire général du Congrès juif canadien. Né en 1884 au sein d’une famille aisée de la région des Carpates, en Roumanie, il a étudié la Torah et les commentaires rabbiniques durant son enfance. Par la suite, il est devenu un Juif pieux et un sioniste très engagé. Après avoir déménagé à Budapest durant son adolescence, il a abandonné la pratique de la religion et il a cessé d’utiliser le yiddish comme langue de communication principale.

En 1910, il a émigré avec sa famille au Canada. Rapidement, il a commencé à travailler avec son jeune frère Moishe à l’usine Wolman’s, située rue Notre-Dame. Après avoir rencontré des membres de l’intelligentsia locale à la librarie Elstein, dans la rue Ontario Est, Caiserman est devenu un militant des causes politiques de gauche. Après avoir syndiqué ses collègues de travail à l’usine, il s’est engagé auprès de la United Garment Worker’s Union, dont il est devenu pendant deux ans le président de la section montréalaise. Hirsch Hershman, le propriétaire de la première libraire juive de Montréal et un adepte du radicalisme politique, décrivait Caiserman de la manière suivante : « il a combattu pour avancer la cause des travailleurs, mais aussi pour le bien-être sur le plan de l’éducation spirituelle. Il a été le premier leader syndical qui a mis sur pied des programmes culturels pour les travailleurs juifs ». Caiserman, qui publiait régulièrement une chronique dans le Keneder Adler, a été influent à la fois en tant que journaliste et chef ouvrier.

Un yiddishiste convaincu, il a beaucoup encouragé les écrivains locaux, tels Jacob-Isaac Segal et Israël Rabinovitch, à poursuivre leur démarche. En réalité, Caiserman peut être considéré aujourd’hui comme l’un des premiers individus qui ont appuyé le développement de la littérature yiddish montréalaise. (Rappelons que cette littérature s’est renouvelée pendant plusieurs décennies et que sont dynamisme intellectuel rivalisait exclusivement, dans l’ensemble de l’Amérique du Nord, avec celui des milieux littéraires yiddish de New York). La résidence de H.-M. Caiserman et de son épouse, Sarah Wittal-Caiserman (une designer de vêtements, une entrepreneur et une dirigeante du parti travailliste-sioniste à Montréal) a servi de salon pour les artistes et les écrivains juifs de Montréal. Fait à souligner, les Caiserman ont aussi soutenu leur propre fille, Ghitta Caiserman, une peintre de renom d’abord mariée à Alfred Pinsky, lui-même un peintre et un enseignant influent.

En 1919, Caiserman, qui militait déjà au sein du mouvement ouvrier et de la vie intellectuelle juive, s’est engagé dans une organisation traditionnelle, le Congrès juif canadien. En tant que secrétaire-général de l’organisation, Caiserman a exercé une influence considérable au sein du Congrès depuis sa fondation jusqu’à la fin de ses activités en 1950 (hormis une période d’accalmie au cours des années vingt et trente). Grâce à ce poste important, Caiserman a été en mesure d’aider plusieurs Juifs qui faisaient face à des situations difficiles à divers endroits dans le monde. Grand voyageur, il s’est rendu en Pologne, en Palestine et en Amérique du Sud après la Deuxième Guerre mondiale afin d’étudier la situation des réfugiés juifs dans ces pays. Caiserman a lutté de manière courageuse pour la réalisation des idéaux sionistes et il a défendu ses compatriotes juifs contre la montée d’un certain antisémitisme au Québec au cours des années 1930.

Par Richard Kreitner, traduit par Chantal Ringuet.

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Liens

"H.M. Caiserman" - Réseau canadien du patrimoine juif
"Hananiah M. Caiserman fonds" - Réseau canadien du patrimoine juif

Sources

Anctil, Pierre, Mervin Butovsky et Ira Robinson (dir.), An Everyday Miracle: Yiddish Culture in Montreal, Montreal: Vehicule Press, 1990.

Figler, Bernard and David Rome, The H.M. Caiserman Book, Montreal, Northern Printing and Lithographing Co., 1962.

Medresh, Israel, Le Montréal juif d’autrefois, trad. du yiddish par P. Anctil, Sillery, Septentrion, 1997.

*Les images proviennent des Archives nationales du Congrès juif canadien, Comité des charités et des Archives de la Bibliothèque publique juive.

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