J.I. Segal - Résidence

1917 - 1918
123 Beaumont, Montréal

J. I. Segal, un éminent poète et journaliste de langue yiddish, et né sous le nom de Yaakov Yitzchak Skolar dans le village de Solobkovtsy, sdans une région qui appartient aujourd’hui à l’Ukraine. Son père, à la fois un intellectuel et un chantre, est décédé lorsque Segal était âgé de trois ans. Segal a été éduqué par sa mère démunie dans la ville de Korets, un lieu emblématique qui lui a inspiré de nombreux poèmes yiddish.

Segal est arrivé à Montréal en 1910. Dès 1915, il a commencé à faire parvenir ses poèmes et essais au quotidien yiddish de Montréal, le Keneder Adler. Dès le début de la vingtaine, J. I. Segal (nom qui se prononce « Yud Yud Segal » en yiddish) s’est fortement engagé sur la scène littéraire et politique de langue yiddish à Montréal : en plus de s’être joint au groupe de sionistes Poale Zion et d’avoir enseigné à la Folkshule, il a fondé plusieurs revues littéraires et publié des recueils de poésie à Montréal, New York et ailleurs en Europe de l’Est. Segal a entretenu des liens de proximité avec plusieurs écrivains yiddish de New York, où il a vécu avec son épouse pendant cinq ans durant les années 1920. Segal est retourné à Montréal en 1928 et, à partir de 1941, il est devenu le co-éditeur, avec Melech Ravitch, des pages littéraires de l’Adler.

Au cours de sa carrière, Segal a publié dix recueils de poèmes, dont le premier recueil de poésie yiddish à Montréal, Fun mayn velt [De mon univers] (1918), ainsi que Mayn shtub un mayn velt [Ma maison et mon univers] (1923) et Dos hoyz fun di poshete [La maison des gens simples] (1940). La poésie de Segal, caractérisée par un lyrisme et des descriptions détaillées, met en perspective des scènes de la vie au shtetl (petite bourgade juive) et d’autres associées au Montréal juif. Segal s’est toujours considéré lui-même comme un écrivain yiddish établi au Canada, plutôt que comme un écrivain canadien de poésie yiddish, et son écriture est empreinte d’une nostalgie à l’endroit des villes qu’il a connues durant son enfance.

J. I. Segal est décédé d’une attaque cardiaque le 7 mars 1954. Aujourd’hui, la Bibliothèque publique juive honore la mémoire du poète en attribuant le Prix J. I. Segal (un prix biennal) « afin d’encourager et de récompenser les ouvres créatrices portant sur des sujets juifs ». Enfin, l’héritage de Segal est clairement résumé dans l’inscription gravée sur sa pierre tombale, et qui se traduit ainsi : « Sa vie a été consacrée au chant ».

Par Richard Kreitner, traduit par Chantal Ringuet.

Links

Liens

"J.I. Segal Fonds" - Réseau canadien du patrimoine juif
"Segal, Jacob Isaac" - Réseau canadien du patrimoine juif

Sources

Anctil, Pierre, Mervin Butovsky et Ira Robinson. An Everyday Miracle: Yiddish Culture in Montreal. Montréal: Véhicule Press, 1990.

Anctil, Pierre, Sherry Simon et Norman Ravvin. Traduire le Montréal yiddish/New Readings of Yiddish Montreal. Ottawa: Presses de l’Université d’Ottawa, 2007.

Friedman, Shari Susan Cooper. J. I. Segal: Between Two Worlds. Montréal: Université McGill, 1988.

Medresh, Israël. Le Montréal juif d’autrefois. traduit du yiddish par Pierre Anctil. Sillery: Septentrion, 1997.

Segal, J. I. Poèmes yiddish. traduit du yiddish par Pierre Anctil. Montréal: Éditions du Noroît, 1992.

*Les images proviennent des Archives de la Bibliothèque publique juive, et les Archives nationales du Congrès juif canadien, Comité des charités.

Media

Media