Fred Rose - Parti progressiste ouvrier

1945 - 1945
254 St-Catherine E.

Fred Rose (de son vrai nom Fred Rosenberg) était un organisateur syndical et un député communiste à la Chambre des communes à Ottawa. Il a aussi été condamné pour avoir fait de l’espionnage au Canada à la solde de l’Union soviétique. Né à Lublin en 1907 (aujourd’hui en Pologne), Rose avait immigré au pays en 1916 avec sa famille. Jeune adulte il avait travaillé comme électricien dans des usines et s’était joint aux mouvements de jeunesse communistes en 1924.

Pendant la Grande dépression, l’appui pour le communisme a pris de l’ampleur à Montréal. Cette situation a favorisé le retour de Rose en politique en 1931, après qu’il ait été condamné à un an d’emprisonnement pour sédition. Un candidat au Parti communiste du Canada à l’élection fédérale de 1935, Rose était arrivé en deuxième place dans la circonscription électorale de Cartier, réputée pour son électorat surtout ouvrier et immigrant. Avant que Rose puisse se présenter à nouveau, le Parti communiste était déclaré illégal en 1940 et refaisait surface sous le nom de Parti progressiste ouvrier. En 1943, Rose était candidat lors d’une élection partielle dans Cartier – qui avait un électorat à 60 p. cent juif – contre le libéral Lazarus Phillips (un proche de Bronfman) et contre David Lewis, le choix du Co-operative Commonwealth Federation (CCF). Finalement, Rose a défait le candidat du Bloc populaire canadien, Paul Massé, par seulement 261 voix. Sa victoire était particulièrement significative compte tenu du fait qu’il avait publié un an plus tôt un pamphlet controversé intitulé «Hitler’s Fifth Column in Quebec» et qui accusait le régime Duplessis de pratiquer une forme de «clérico-fascisme». Ce texte souleva la colère du futur maire de Montréal, Jean Drapeau, qui entama des procédures légales contre Rose. Toutes ces tractations n’empêchèrent pas Rose d’être réélu à l’élection générale de 1945.

Rose est surtout connu pour avoir été arrêté sous des accusations d’espionnage alors qu’il siégeait à la Chambre des communes. En septembre 1945, un clerc de l’ambassade soviétique à Ottawa s’était rendu à la Gendarmerie royale du Canada, emportant avec lui 109 documents incriminant en échange d’une impunité diplomatique. Au début de 1946, le premier ministre Mackenzie King avait décidé de créer une commission royale d’enquête pour faire la lumière sur les affirmations de Gouzenko. Il en est résulté une vingtaine de procès pour espionnage, dont douze donnèrent lieu à des accusations formelles. Après des procédures légales qui attirèrent l’attention des médias internationaux, Fred Rose fut lui-même condamné en 1946. Certains historiens croient même que les révélations de Gouzenko ont contribué au déclenchement de la Guerre froide.

Rose, qui n’a cessé de maintenir son innocence, fut libéré de prison en 1951. Il trouva toutefois difficile de subir la surveillance constante de la Gendarmerie Royal du Canada et en 1953 il décida de retourner en Pologne. En 1957 il perdait sa citoyenneté canadienne , ce qui l’empêcha, à son plus grand regret, de revenir au pays avant sa mort en 1983.

Par Sarah Woolf, traduit par Chantal Ringuet.

Links

Liens

The Canadian Encyclopedia - Fred Rose
The Canadian Jewish Heritage Network - Fred Rose
The Jewish Public Library Archive - Fred Rose

Sources

Igor Gouzenko, Russian Spy Buster on Seven Days. Perf. Igor Gouzenko, Laurier LaPierre, and Patrick Watson. This Hour Has Seven Days, 1966. Television. CBC Digital Archives. Canadian Broadcasting Company, 5 March 2008. Web.

Obituary of Fred Rose, Soviet Spy. Perf. Jim Sunstrum and Merrily Weisbord. Saturday Report, 1983. Television. CBC Digital Archives. Canadian Broadcasting Company, 19 Nov. 2004. Web. .

Clément, Dominique. “Gouzenko Affair.” Canada’s Human Rights. History.

Levy, David. Stalin's Man in Canada: Fred Rose and Soviet Espionage. New York: Enigma, 2011.

Nulman, Stuart. Beyond the Mountain : True Tales about Montreal. Kirkland: Callawind, 2002.

Tulchinsky, Gerald J. J. Branching out : the Transformation of the Canadian Jewish Community. Toronto: Stoddart, 1998.

Weintraub, William. City Unique : Montreal Days and Nights in the 1940s and '50s. Toronto: McClelland & Stewart, 1996.

Les images proviennent des Archives nationales du Congrès juif canadien, Comité des charités et des Archives de la Bibliothèque publique juive.

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