Peu après la fondation de l’organisation à New York en 1892, une section du Arbeter Ring (Workmen’s Circle)a été mise en place à Montréal en 1907. Très sympathique aux aspirations de la classe ouvrière plus radicale et basé sur le principe d’entraide, le Workmen’s Circle offrait un grand nombre de services à ses membres, dont des soins de santé, une librairie, des clubs sociaux et une inhumation dans un cimetière juif. Sur le plan idéologique, cette organisation fraternelle juive trouvait ses origines en Europe de l’est au sein de la tradition politique socialiste du Bund. Favorable à une culture séculière et attaché à la langue yiddish, le Workmen’s Circle était officiellement opposé au sionisme et penchait du côté de la sociale démocratie plutôt que du communisme. Les fondateurs montréalais du Workmen’s Circle, surtout des immigrants russes d’allégeance bundiste, maintenaient des liens importants avec le Jewish Labour Congress et avec la Co-operative Commonwealth Federation (l’ancêtre du NPD). En 1940, deux membres du Cercle des travailleurs, Michael Rubinstein et Albert Eaton, étaient élus au conseil municipal.
L’une des contributions les plus importantes du Workmen’s Circle à la communauté juive montréalaise a été la création dès 1920 d’écoles, dont une était située près du Marché Jean-Talon. Nommées d’après le célèbre auteur de langue yiddish Abraham Reisen, les trois écoles du Workmen’s Circle offraient une formation complémentaire en après-midi. À la fin des années quarante, ces institutions étaient fréquentées par environ 300 élèves chaque année. Leur clientèle a toutefois diminué peu à peu et la dernière classe pour adulte s’est terminée en 2005.
Fondé par vingt-six personnes à l’origine, le Workmen’s Circle possédait un millier de membres au cours des années vingt, c'est-à-dire bien avant l’apogée de l’organisation au milieu du XXe siècle. Après la Deuxième Guerre mondiale, le Workmen’s Circle a commencé à décliner alors que de plus en plus de Juifs montréalais faisaient partie des classes moyennes. Au cours des dernières années, il a rompu avec la section américaine pour des raisons financières. L’édifice du Workmen’s Circle, situé au 4848 boulevard Saint-Laurent, est maintenant devenu une salle de concert connue sous le nom de Sala Rossa. Un place forte de la gauche ouvrière au sein de la communauté juive de Montréal, le Workmen’s Circle a fêté son centième anniversaire en 2007 et possède toujours des locaux dans le quartier Snowdon.
Par Sarah Woolf, traduit par Chantal Ringuet.
American Jewish Historical Society. "Guide to the Records of the Workmen's Circle, undated, 1903-1993." New York: Center for Jewish History, 2001.
Block, Irwin. "'Circle' played vital role in immigrant life." The Senior Times [Montréal] October 2007.
Dale, Daniel. "Pioneering Jewish group fading, victim of its own success." The Toronto Star 2 Mar. 2009.
"Montreal Schools." Jewish Montreal of Yesterday. Jewish Public Library Archives. 2010.
"Worker's Circle." Jewish Montreal of Yesterday. Jewish Public Library Archives. 2010.
Lambertson, Ross. Repression and resistance : Canadian human rights activists, 1930-1960. Toronto : University of Toronto Press, 2005.
Wiseman, S. "The Jewish People's School of Montreal." Journal of Jewish Education 20.1 (1948): 58-63.
*Les images proviennent des Archives de la Bibliothèque publique juive et des Archives nationales du Congrès juif canadien, Comité des charités.
This project is funded in part by the Government of Canada.
Ce projet est financé en partie par le gouvernement du Canada.
Ce projet est financé en partie par le gouvernement du Canada.
This project is funded in part by the Government of Canada.
© 2011-2015 Museum of Jewish Montreal, All Rights Reserved. Site by Air Code Design inc.
© 2011-2015 Musée du Montréal Juïf, Tous droits réservés. Site par Air Code Design inc.