L'Hôpital général juif

1934 - present
3755 Côte-Sainte-Catherine Road

L’Hôpital général juif est l’un des plus grands hôpitaux de Montréal et l’un des instituts de soins de la santé l’un des plus avancés sur les plans de la recherche, de l’enseignement et des soins apportés aux patients. C’est au cours des années 1920, période caractérisée par l’augmentation massive de la communauté juive montréalaise que les dirigeants de la Montreal Clinical Society, alors composée d’une trentaine de médecins juifs, eurent l’idée de fonder un hôpital juif. Cet hôpital visait à pallier au nombre très limité de places disponibles dans les hôpitaux de la ville et surtout, à contrer la discrimination qui régnait dans le milieu hospitalier à l’endroit des patients et des professionnels de la santé juifs (un cas célèbre de cette situation fut celui du Docteur Sam Rabinovitch, qui fut obligé d’abandonner son poste de médecin à l’Hôpital Notre-Dame en juin 1934 pour des raisons de discrimination). À cette période, Montréal comptait une clinique juive, le Herzl Dispensary, fondé en 1912, et un hôpital d’obstétrique, le Hebrew Maternity Hospital, fondé en 1916. Pendant les années 1920, ces institutions n’étaient pas en mesure de répondre à la forte demande de soins dans la population juive, alors en croissance rapide en raison de la forte immigration juive au pays. Aujourd’hui, ces institutions sont considérées comme les précurseurs de l’Hôpital général juif.

Malgré la Grande Dépression, l’homme d’affaires Allan Bronfman réussit à amasser des fonds pour la création de l’hôpital, qui ouvrit ses portes en octobre 1934. Bronfman demeura le président de l’hôpital jusqu’en 1955. En 1939, l’Université McGill décida de s’associer à l’Hôpital général juif ; l’institution fut alors désignée comme l’un des cinq hôpitaux où les étudiants en médecine pouvaient faire leur résidence. Ce lien se renforça lors de la fondation, en 1969, de l’Institut de Recherche Lady Davis, puis lorsqu’en 1979, l’Hôpital général juif devint l’institution d’enseignement affilié de l’Université McGill. Après la Seconde Guerre mondiale, l’hôpital se développa et se modernisa rapidement : au fil des années, de nouveaux pavillons et départements y furent ajoutés. Dotée d’environ 200 lits à sa fondation, l’institution dispose maintenant de 637 lits, ce qui représente une augmentation de taille considérable. Parmi les développements les plus importants depuis sa création se trouve la fondation des quatre unités de soins suivants : l’Institut pour la communauté et la psychiatrie familiale (1969), le Centre de médecine familiale Herzl, le Centre de prévention cardio-vasculaire (2006) et le Centre du cancer Segal (2006).

Le philanthrope Sir Mortimer B. Davis, décédé en 1928, avait décidé de léguer sa fortune estimée à plusieurs millions de dollars à un hôpital juif s’il n’avait pas de descendance directe cinquante ans après son décès. Comme ce fut le cas, l’Hôpital général juif hérita de sa fortune en 1978. L’institution et son nouvel institut de recherche furent alors renommés respectivement en l’honneur de Sir Mortimer B. Davis et de son épouse, Lady Davis. Aujourd’hui situé dans l’un des quartiers les plus multiethniques de la ville, l’hôpital dessert une population diversifiée, dont plusieurs individus sont issus de l’immigration récente. Bien que la majorité des patients (environ 75 p. cent) ne soient pas de confession juive, l’institution offre des services particuliers aux membres de la communauté juive.

Par Valérie Beauchemin.

Links

Liens

"Jewish General Hospital" - Réseau canadien du patrimoine juif

Sources

Dossier spécial HGJ Jewish General Hospital.

Jewish General Hospital. Our History.

King, Joe. Fabled City : The Jews of Montreal. Montréal : Éditions Price-Patterson Ltd., 2009.

Medresh, Israel.Between the Wars : Canadian Jews in Transition. Montréal : Véhicule Press, 2003.

Wright, Alexander. Our Tribute Everlasting: 50th anniversary, Sir Mortimer B. Davis Jewish General Hospital, 1934-1984. Montréal : The Sir Mortimer B. Davis Jewish General Hospital.

*Les images proviennent des Archives du site web de l’Hôpital général juif et Archives nationales du Congrès juif canadien, Comité des charités.

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