Services à la famille juive – Le Centre de services sociaux juif à la famille

1974 - 1993
5250 Décarie, Montréal

Services à la famille juive (JFS) était un réseau de services sociaux et médicaux comprenant deux agences principales : l’Institut Baron de Hirsch (IBdH), un établissement privé, et le Centre de services sociaux juif à la famille, un établissement public. De 1880 à 1920, des milliers de Juifs originaires de l’Europe centrale et de l’Est sont arrivés à Montréal, fuyant les bouleversements socio-politiques, les difficultés économiques et les persécutions. Dans le Montréal de l’époque, les services sociaux étaient offerts par des agences philanthropiques associées à une communauté culturelle en particulier sous la direction des œuvres de charité, chacune desservant sa propre clientèle. Privé de tout accès à un système de services publics, la petite population de Juifs établis de Montréal a créé la Young Men’s Hebrew Benevolent Society (1863) et, plus tard, l’Institut Baron de Hirsch (1902) afin d’aider les immigrants juifs et les pauvres du coin. En 1917, l’Institut a ouvert officiellement le Family Welfare Department; Miss Bess Glassman en a été la première superviseure (elle était aussi la première femme employée de l’établissement).

Au début du 20e siècle, la population juive du bas de la ville était régulièrement aux prises avec la maladie, la pauvreté et des épreuves de toutes sortes. Pour cette raison, les relations sociales étaient souvent tendues et il était difficile d’accorder une attention particulière aux enfants et aux proches. L’Institut et le Family Welfare Department ont travaillé avec un éventail d’organisations juives de secours mutuel, dont les associations de landsmanschaften et les organisations de femmes bénévoles pour aider les mères souffrant de tuberculose, les familles monoparentales et les enfants souffrant de délinquance juvénile. Avec le temps, les employés et les bénévoles ont été entraînés à être attentifs aux besoins complexes des familles en difficulté. Des vagues successives d’immigration juive (réfugiés de l’Holocauste, Juifs nords-africains, hongrois, russes, israéliens, éthiopiens, argentins et autres) exigeaient que le réseau Services à la famille juive s’adapte aux besoins spécifiques des diverses populations. JFS était alors le seul organisme qui offrait aux familles des services religieux et culturels particuliers, tels la disponibilité de nourriture cachère dans les maisons d’accueil et les subventions aux enfants adoptés aux fins d’une éducation juive. Suivant l’évolution des services sociaux publics au Canada et au Québec, JFS a travaillé en collaboration avec les institutions publiques afin de réaliser son mandat : venir en aide aux familles juives.

Le Centre de services sociaux juif à la famille (CSSJF), 1974–1993

Le Centre des services sociaux juif à la famille juive a ouvert en 1974, au 5250, boul. Décarie. Il s’agissait alors d’une agence soutenue par les fonds publics qui oeuvrait aux côtés du JFS privé de l’Institut Baron de Hirsch (situé à l’angle de chemin Côte-Sainte-Catherine et de l’avenue Westbury). En 1971, la loi 65 a décrété que le gouvernement québécois contrôlait le réseau privé des services de santé et sociaux de la province. À la suite d’une série de rencontres entre des groupes de travail et de rencontres privées, la Commission Castonguay-Nepveu a recommandé la fondation de trois centres de services sociaux à Montréal : le centre Montréal métropolitain, qui desservait principalement les francophones; le centre Ville-Marie, qui desservait surtout les anglophones; et le CSSJF, qui desservait surtout les Juifs. Dans le respect de la législation provinciale, le CSSJF est devenu responsable de la protection de la jeunesse, des jeunes délinquants, de l’adoption et des soins d’accueil (incluant des maisons de groupe et des placements pour les enfants, les adultes invalides et les personnes âgées). Le CSSJF est devenu l’organisme qui subvenait aux services locaux dans le territoire du département de santé communautaire (DSC) Sainte-Justine (Côte Saint-Luc et Hampstead) durant les années 1980. Le centre local de services communautaires (CLSC) Côte Saint-Luc/Hampstead a été intégré plus tard à l’organisme CSSJF.

Au fil des ans, le JFS s’est adapté aux transformations de la société québécoise et aux développements dans le champ du travail social. Comme la santé mentale, l’éducation sexuelle, la dépendance, les soins aux personnes âgées et d’autres sujets s’inscrivaient dans le mandat d’un organisme dispensaire de services sociaux, JFS a mis sur pied des programmes pour répondre à ces besoins. Le travail professionnel de JFS comprenait aussi la supervision de plusieurs unités de bénévoles (par exemple, les Grands Frères et les Grandes Sœurs, ainsi que les bénévoles dans les hôpitaux).

Avec la loi 120 et la fin des prestations publiques, le CSSJF a fermé en 1993. Par conséquent, les Services d'aide à la famille juive de l’Institut Baron de Hirsch est devenu une organisation communautaire offrant des services complets. En 2008, le JFS de l’Institut Baron de Hirsch a fusionné avec Services d’assistance aux immigrants juifs et avec Emploi juif Montréal sous forme d’organisme parapluie, l’Agence Ometz.

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Par Stephanie Tara Schwartz. Traduit par Chantal Ringuet.

Links

Liens

Baron de Hirsch-Back River Cemeteries
Canadian Jewish Heritage Network – Baron de Hirsch Institute/Jewish Family Services Collection
Ometz

Sources

Baron de Hirsch/Jewish Family Services Collection. Jewish Public Library Archives. Fond 1074.

Baron de Hirsch Institute, 1863–1963. Montreal: Baron de Hirsch Institute, 1963.

Fahrni, Magda. Household Politics: Montreal Families and Postwar Reconstruction. Toronto; Buffalo; London: University of Toronto Press, 2005.

Jewish Family Services Organizational Plan. Jewish Family Services Social Service Centre and Baron de Hirsch Institute. 1990.

JewCan Boxes – JFS. Jewish Public Library Archives.

Sancton, Andrew. Governing the Island of Montreal: Language Differences and Metropolitan Politics. Berkeley: University of California Press, 1985.

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